Carnets de l'Economie

ExxonMobil porte plainte contre la taxe « superprofits »




Paolo Garoscio
30/12/2022

Les géants du pétrole ont enregistré des bénéfices record en 2022. L’augmentation du prix du brut en Bourse, porté par la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques, a conduit à ce que l’on a appelé des « superprofits ». L’Union européenne a donc décidé de les taxer, pour mettre à contribution les géants du pétrole alors que les États ont déboursé des milliards pour les citoyens.


ExxonMobil porte plainte à la CJUE

Sans surprise, les pétroliers ne voient pas d’un bon œil qu’une partie de leurs bénéfices soit captée par une nouvelle taxe. Mais s’ils l’ont critiquée, aucun, jusqu’à présent, n’avait tenté de la faire annuler. C’est ExxonMobil, géant basé au Texas, qui s’y colle : le 28 décembre 2022 il a déposé plainte contre l’Union européenne auprès de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE).

Le pétrolier, qui juge la taxe « contre-productive », estime que la Commission européenne n’est pas dans son droit. Cette dernière avait annoncé la taxe sur les superprofits des géants pétroliers en septembre 2022, après un accord trouvé avec les Etats-membres et malgré les protestations de certains pays dont la France.

La taxe « superprofits » représente moins de 5% du bénéfice de 2022 d’ExxonMobil

La contribution demandée par l’Union européenne aux géants du pétrole devrait permettre de récupérer environ 140 milliards d’euros, selon ses estimations. Une somme élevée, et supérieure aux attentes. Toutefois, ExxonMobil devrait être l’une des entreprises qui paiera le moins. Selon les estimations du groupe, ce sont 2 milliards de dollars qui lui seraient demandés.

Or, le géant a enregistré record sur record. Sur les trois premiers trimestres 2022, les bénéfices nets ont dépassé les 40 milliards de dollars. Le seul troisième trimestre 2022 a été historique : plus de 19 milliards de dollars de bénéfice net, quasiment la même somme que sur l’ensemble de l’année 2021 (21 milliards). Les 2 milliards demandés ne représenteraient donc que moins de 5% de l’ensemble des bénéfices de l’année.